Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

20/08/2006

Angelus ex Machina, 2 : de la servitude volontaire

Crédits photographiques : Bill Ingalls (Nasa).

Lire la suite

31/07/2006

Cosmos Incorporated de Maurice G. Dantec (Angelus ex Machina, 1)

Crédits photographiques : Scott Andrews (Nasa).


«Il est arrivé par l’Astroport International de Windsor, pour se rendre à Grande Jonction. Il est doté d’une technologie clandestine. Et il doit exécuter un homme» (34. Les pages entre parenthèses renvoient à l'édition d'Albin Michel).

Commençons : nous n'avons besoin de rien de plus que ces trois phrases concises, de science-fiction, il me semble inutile de l'indiquer. N'en déplaise d'ailleurs à Angelo Rinaldi qui affirme dans l'un de ses plus mauvais articles, avec une extraordinaire prétention et, ma foi, une sottise qui d'habitude l'épargne, ne pas aimer ce genre : «le recours à la science-fiction écrit-il ainsi, c'est déjà un signe de faillite chez un romancier». Pourquoi notre éminent critique littéraire se prive-t-il alors de citer quelque nom digne d'opprobre qu'il jetterait ainsi aux chiens pelés de l'orthodoxie littéraire ? Parce que monsieur Angelo Rinaldi, qui chaque semaine répète [il faut désormais employer le passé], du haut de son tabouret laqué, son numéro de caniche beuvien, n'en connaît tout simplement aucun, de ces écrivains qu'il méprise généreusement. Or, je veux bien pour ma part, que l'on me présente aujourd'hui, dans notre France à la littérature moribonde, je veux dire crevée, un écrivain, un seul, de la trempe d'un Dick, d'un Delany, d'un Herbert ou d'un Ballard, je dis bien un seul écrivain d'une dimension ne serait-ce que voisine de celle de ces auteurs (et combien d'autres !), afin que j'échange son roman le plus bâclé, pas même, la moindre de ses plus mauvaises lignes contre les productions tout entières, passées et à venir, d'une Nothomb, d'une Angot, d'un Zeller, d'une Millet (Catherine), d'un Jardin, d'un Sollers et, pourquoi pas, d'un Rinaldi. Et encore, comme je reste modéré et digne d'éloge... Car notez tout de même que j'évoque Rinaldi sans oser le mêler, de peur qu'immédiatement son fier patronyme ne s'invertèbre, à celui du liquéfide et amollifiant Assouline qui, sans honte à l'égard de Houellebecq (ou tout simplement de ses propres lecteurs), épand avec application son crachat de puceron [note indisponible] sur ses terres plantées de courges ! Mais passons car Olivier Noël, avec la sécheresse légiste qui convient à ce type de maigre dissection, à écrit ce qu'il fallait écrire sur l'inévitable farce médiatico- (j'ose à peine ajouter ce terme) littéraire qui décidément semble, pour ces gourmets que sont les journalistes, constituer l'ultime nectar, la graisse purulente d'une charogne qu'ils sucent avec délice. Chaque année. Durant la même période. Sans jamais se lasser. Ils sucent. Le même monceau répugnant de viscères dévidés. Chaque année. Ils se battent même pour racler le morceau le plus avarié de la bête lascive. Répétant les mêmes phrases qui sentent l'ammoniac. Voilà ce que baisent ces Goncourt aux langues empâtées de truismes, l'inamovible et lubrique charogne d'une catin mille fois prise : la littérature française, vieille bassine au fond marneux que grattent ces perpétuels nécessiteux.

Oui, passons décidément. Et tant pis pour l'évocation de la charogne, qui fit les délices d'un Baudelaire, d'un Heym ou d'un Benn.

Qu'en est-il des textes [recueillis dans ma Critique meurt jeune] que je vais publier dans les jours qui viennent ? Il ne s'agit non pas d'un article, à proprement parler, de critique, progressant dans la linéarité d’une écriture pliée à la contrainte d’une lecture qui se devait tout de même d’être logique, de suivre la voie aride de la concaténation, comme je l’écrivis pour Villa Vortex, le précédent roman de Dantec. Plutôt, ici, quelques courts textes ou divagations (il en va de l’errance dans ce mot) écrits au gré de ma lecture de Cosmos Incorporated, toutefois ordonnés autour de thématiques évidentes comme la liberté, la Machine ou encore la beauté. Certitude en somme que ce type de texte sans claire structure s’adapte mieux que d’autres, plus rigides, plus contraints, à la temporalité sinueuse, souvent réversive, de toute lecture mais surtout méfiance grandissante, je dois le dire, vis-à-vis de la démarche critique même, dont le but inavoué est de déplier ce qui était plié, à savoir le livre. Ici, dans les lignes qui vont suivre, je ne déplierai rien mais tenterai d’illustrer cette évidence naguère relevée par Don DeLillo dans L’Étoile de Ratner : «L’importance du message de l’étoile de Ratner, indépendamment du contenu, c’est qu’il nous dira quelque chose d’important sur nous-mêmes». Nul doute sur ce point dans mon esprit : à son tour, Cosmos Incorporated tente de nous mettre en garde en disant, sur nous et plus encore sur ce qui nous attend, quelque chose d’important, qu'il serait suicidaire d'ignorer et de mépriser, quoi que l'on pense par ailleurs de l'écrivain. Ce que nous faisons ; je veux dire : mépriser ce que nous dit Dantec, voilà bel et bien ce que nous faisons, les imbéciles confondant deux mépris, celui qu'ils témoignent à l'auteur et celui qu'ils réservent, le petit doigt levé, à ses écrits.
De Cosmos Incorporated, le pire des contresens serait d’affirmer qu’il ne ferait qu’obéir aux lois du genre, par exemple celles, plus que maîtrisées par l’écrivain, de la science-fiction. Bien évidemment, Cosmos Incorporated est une œuvre d’anticipation, même si je dois immédiatement ajouter que ce roman décrit moins un probable futur qu’un présent bien réel mais que nous ne savons pas voir, que nous refusons plutôt de voir. Que nous méprisons. S’il y a donc, dans ce livre, les habituels poncifs propres au polar – un tueur entouré, parfois secondé de belles et d'un certains nombre de trognes pour le moins torves qui tous se meuvent dans un univers crépusculaire – futuriste –, ce même tueur est une espèce améliorée d'humain qui doit exécuter le maire d’une ville abritant un immense spatioport –, c’est, comme le signe selon le philosophe, pour cacher et révéler. D’abord cacher au tueur et bien sûr, métaphoriquement, au lecteur, l’horrible vérité, le truquage du monde, sa sénescence accélérée, sa destruction perpétuelle, voire toute proche, définitive ; ensuite révéler que de ce monde même, dans ce monde même, réduit au triomphe d’une Machine qui se perpétue par sa propre nécessaire annihilation (en somme : une autophagie), la liberté n’a pu être totalement éradiquée.
De sorte que nul ne s’étonnera de constater que le roman de Dantec, une nouvelle fois mais, je crois, avec une intelligence plus vive des perspectives narratives telles qu’elles nous étaient exposées, parfois grossièrement, dans Villa Vortex, se trame, s’ourdit autour d’un centre secret ou plutôt absent (Dantec parle à plusieurs reprises de trou noir) puisque immanent, donné de toute éternité non seulement au héros tueur, Plotkine, mais aussi au monde entier et, tout autant, en guise d'énigme, au lecteur. Ainsi le secret dont nous parlons n’est-il pas celui qu’abrite des regards le Dôme de l’hôtel Laïka où s’est installé Plotkine, mais celui de la propre vérité du tueur qui n’est autre que… sa liberté, la liberté, je veux dire, la liberté première, essentielle, de la Création. À toutes fins utiles et pour lever toute ambiguïté, cette liberté ne peut être, dans l’esprit de Dantec, qu'angélique (Métatron est présenté comme l'Ange de la liberté par nombre de textes anciens), et divine, donnant non seulement le sentiment d’une radicale altérité mais aussi et d’abord : provenant de Dieu, fille aînée en somme de Celui-ci.

Non pas, donc, la possibilité d'une île mais bel et bien la possibilité d'un homme, la possibilité de l'homme, lequel, nous confirme Dantec après tant de ces mystiques qu'il a lus, qu'il ose lire, n'est pas une île.

Mais peut-être, ultime retournement, l'identification de Métatron à l'Ange de la libération est-elle elle-même illusoire si l'on se souvient que certains courants ésotériques présentent l'Ange comme mauvais, en tout cas rival de Dieu et des hommes.
Alors, l'Ange tutélaire ayant présidé à l'écriture de ce roman ne serait pas Métatron mais Raziel, celui du Secret.

Prochainement, suite de notre critique intitulée Angelus ex Machina, 2 : de la servitude volontaire. Ce texte ainsi que ceux qui vont suivre ont été recueillis dans La Critique meurt jeune.

26/07/2006

A Scanner Darkly

Crédits photographiques : NIF/Lawrence Livermore National Laboratory.

Lire la suite

23/07/2006

Marcel Bozonnet en vacances sur la plage de Scheveningen

Crédits photographiques : Bruno Domingos (Reuters)

Lire la suite

22/07/2006

Raphaël Dargent et Sarah Vajda sur La Critique meurt jeune

Crédits photographiques : Shamil Zhumatov (Reuters).

Lire la suite

Lien permanent | Tags : littérature, critique littéraire | |  Imprimer

16/07/2006

Villa Vortex de Maurice G. Dantec

Crédits photographiques : Douglas H. Wheelock (Nasa).

Lire la suite

12/07/2006

Sur une île, stalker, quels livres emporteriez-vous ?, 5

Photographie de l'auteur.

Lire la suite

05/07/2006

Un splendide rapace dans la Zone : Strix Americanis prend son envol



Terminons en beauté la série des dialogues inaugurée (je ne parle pas d'ordre chronologique) par les questions de Vox Galliae.
Voici donc la suite de notre entretien, dont les premiers échanges ont été accueillis par Claude Marc Bourget sur le superbe site de sa revue, Strix Americanis. Je ne saurai bien évidemment occulter qu'en ce dernier texte, Claude Marc seul prend la parole, ne me la ravit pas mais au contraire me la laisse, me la donne : je n'ai rien à dire tout simplement parce que je crois partager les analyses de mon ami, y compris lorsqu'il démêle la fascination et la méfiance qu'implique l'existence d'un genre littéraire tel que celui de la science-fiction. Un point tout de même, concernant l'attitude de Michel Surya à l'égard de mon manuscrit sur la figure de Judas, afin de préciser à Claude Marc que je préfère encore, disons par pure faiblesse devant la beauté du chant des sirènes, même celles qui vantent la destruction désincarnante, que mon petit ouvrage sur l'apôtre félon soit publié plutôt qu'il ne dorme dans quelque recoin dématérialisé de mon disque dur. Car on ne triomphe de l'enfer nihiliste qu'en y descendant, cher Claude Marc. Lorsque l'entrée vous est refusée par quelque Cerbère malcommode qui vous renifle et vous toise comme si vous sortiez d'un défilé de nazillons...

Pour rappel.

Entretien n°5, avec Jugurta.
Entretien n°4, avec Fabrice Trochet.
Entretien n°3, avec Ygor Yanka.
Entretien n°2, avec Michel Lévy-Provençal.
Entretien n°1, avec Vox Galliae.

Claude Marc Bourget. — Cher Juan, je vous pose des questions comme à moi-même et vous adresse des échos du monde, des réflexes d’idée pris à un certain corps de civilisation, la nôtre, qui fut bien des choses aujourd’hui au mouroir, mais aussi la civilisation du livre, en cela fille de sa religion, d’ailleurs jusque dans ses hérésies. Si je m’enquière dudit livre auprès de vous, c’est avec cette manière qu’aurait son vieil esprit, à travers vous, moi, nous tous, de se cabrer devant les indices de sa catastrophe. Mais c’est d’abord par une sorte d’affinité dans la réaction. Ne faisons donc pas croire, vous et moi, que j’avocasse à la solde du livre et plaide en faveur de son empire inguérissable. STRIX AMERICANIS, cette tribune même d’où je vous parle, en est le formel et clair déni. Votre réponse en bourrasques, d’ailleurs, a soufflé jusqu’à la fin dans le sens de ses harangues, et même dans son droit fil quant au primat de l’oralité.

Déjà le livre, en effet, au temps de ses origines et sans doute éternellement dans les cœurs, fut l’accusé de la parole, la mauvaise incarnation du Verbe et comme sa gênante idole. L’écriture, ce cristal, dépossédait la mémoire naturelle, ce fluide, de son long cours, c’est-à-dire de sa propre continuité, déséduquait l’esprit comme unique véhicule du Verbe, vase vivant où il est versé et qui le verse. L’accusation n’est pas fausse et les événements la soutiennent jusqu’à nous, aujourd’hui que les livres, plus nombreux que les hommes, nous dépossèdent et nous déséduquent, mais elle est constitutive d’une autre accusation, plus tragique, celle du Mal originel, outrance de nos capacités et de notre liberté. La distance, de mon point de vue, entre le signe-écran et le signe-papier, est dérisoire au regard de l’appartenance de ce couple, sinon de toute la dynastie médiatique, au mystère du Mal originel. La littérature a vécu sous son autorité. Elle en est la chose. Mais il est bien tard pour nous interdire de l’accomplir. Au surplus, hors les greffes d’une vie surnaturelle, nous n’y avons point de remède. Reste que, tout s’intensifiant, le Net va plus loin dans la permission du paroxysme et de l’hystérie. Or, dans les extremums d’un phénomène, là gît le secret, nous arrivent toujours comme des îlots de renversement, comme de clairs points de santé dans les tréfonds de la mort. Le bien peut ainsi sortir de nos fautes mêmes. Aussi les plus abominables guerres donnent-elles lieu à de mystérieuses retrouvailles, à des tranchées nouvelles, creusées dans l’homme en soi (j’allais dire en nous) et qui portent leur ration d’assainissement.

Revenons à la science-fiction. Deux mots sur elle. Je n’en attaque ni le genre, demeuré assez pur dans l’ensemble, peut-être du fait même de son isolement, ni les captivants chef-d’œuvres, souvent écrits dans une langue qui ne se montre pas, restée fort anglo-saxonne à ce chapitre, du moins en pays français, et dont la vertu, en l’espèce, est de tout laisser, par une sorte de transparence, à l’invention ou à l’extension du fait, aux matérialisations de l’hypothèse, à la théâtralisation d’un jeu précis d’axiomes et de prémisses. Elle est un dispositif irremplaçable de projections et qui autorise de fort sérieux usages. Vous me permettrez de rendre ce jugement tout en ayant raté tel ou tel summum et de comprendre la montage dès la mi-hauteur, sans besoin de danser sur la cime ni d’y ajouter mon escabeau. Mais vous me permettrez en second lieu d’observer que la science-fiction, si elle sait inspirer, aspire également à elle, accapare, absorbe, par sa séduction propre, où le vertige n’a pas la plus mince part, une catégorie de lecteurs et d’esprits qui, souvent novices et que n’a pas encore rattrapé la terre, s’abandonnent à son irréalité, comme aux jouissances psychotropes d’une mathématique inapplicable. De l’engin de démonstration qu’elle sait être, qui nous permet d’obtenir, par les raccourcis de l’art, des vues-chocs, sous des angles hier improbables, sur les cieux et les enfers de l’être, au reste occidental et prométhéen, elle passe alors du côté de l’aide au déracinement, du désincarnant, de tout ce qui de son éther cherche à remplir le vide. Son influence, son attraction est alors funeste et tyrannise l’esprit comme un vice. Nous croyons alors qu’auprès d’elle nos gestes et nos pensées se libèrent, alors qu’à la vérité, simplement, elle nous agite et les agite. Voilà ce que je pointais en parlant d’une «pensée science-fictionnelle accablée de lectures et finalement adolescente». La science-fiction, dans cette optique, est bel et bien l’une des configurations paroxystiques de la littérature moderne. Je crois même que le siècle est proche où nous serons inaptes à écrire autre chose. Mais alors nous parlerons de sa triviale impureté.
Je terminerais, comme vous, avec Surya, Michel. Or c’est pour vous dire qu’il a eu raison. Nous n’en sommes plus, aujourd’hui, à une simple guerre des thèmes et des styles, où la beauté supérieure servait de colombe. L’ultime bifurcation s’opère, et le temps vient des durs aiguillages. Mais souvent, comme ici, nos antagonistes nous regardent et nous jaugent mieux que nous le saurions faire nous-mêmes. Surtout, ils nous éclaircissent d’instinct, à distance, dès nos simples contours et la démarche, la cadence propre à notre monture. Vous si vivant, telle une surprise, derrière les mots cathodiques, vous chez qui l’on perçoit tant d’enracinement entêté sous les fleurs en bouquet et vitrine, tant de résistance pour un peu d’abdication, tant de désobéissance, en un mot, à la loi des enfers nihilistes, y eussiez-vous donc vraiment fait descendre votre Iscariote ? L’auriez-vous donc livré à ce milliardième désabusé, ce chaînon immanquable de la pègre éternelle des revenus de tout, toujours abattus dans leur mare de petit sang ? Sans doute, mais avec regret. Surya, comme toute cette sempiternelle école du désillusionnisme, réécrit pour son compte ces hymnes au néant, ces hymnes au cancer intellectuel dont nous sommes ennuagés depuis un siècle et qui, sous apparence de constatation lucide, de bilan hautain, au bout duquel il faut réinventer le pire, ne sont que les plus vieux poisons du cœur soufflés sur l’avenir, les recettes déjà trop suivies d’un régime de désespoir, les règles maudites de ce que j’appellerais un art de la maladie. Surya, qui n’est pas désagréable ni mesquin dans sa lettre, au contraire, ni par ailleurs un imbécile, n’est dans l’erreur qu’avec son goût extrême pour cet art, et donc en ce qui le concerne, lui. Il ne s’est pas trompé dans votre cas. Il est bon éditeur, et le prouve, d’avoir laissé à d’autres votre Iscariote.

Lien permanent | Tags : Littérature, critique littéraire, entretien | |  Imprimer

03/07/2006

Les voies du Stalker, 5 : entretien avec Yacim Bensalem (Jugurta)

Photographie (détail) de F. Javier Alvarez Cobb, extraite de la série intitulée Autopsia, en référence à ce blog.

Lire la suite

01/07/2006

Sur une île, stalker, quels livres emporteriez-vous ?, 4

Photographie de l'auteur
Photographie de l'auteur.

Lire la suite

28/06/2006

Rannoch Moor de Renaud Camus

Crédits photographiques : Joe Raedle (Getty Images).

Lire la suite

26/06/2006

Exercice camusien sur La Revue du cinéma, n°2

Crédits photographiques : Radek Mica (AFP/Getty Images).

Lire la suite

23/06/2006

Les voies du Stalker, 4 : Fabrice Trochet pour Un grain de sable

1autp2.jpg

Photographie (détail) de F. Javier Alvarez Cobb, extraite de la série intitulée Autopsia, en référence à ce blog.

Lire la suite

Lien permanent | Tags : littérature, critique littéraire, entretien | |  Imprimer

13/06/2006

Le Mahatma Pierre-Emmanuel Dauzat

Crédits photographiques : Bikas Das (Associated Press).

Lire la suite

11/06/2006

Deux revues de combat : Controverses et Jibrile

Paul Klee, Angelus Novus


La revue JibrileDans la dernière livraison de l'excellente revue Jibrile, j'ai beaucoup apprécié le dossier, aussi bien fouillé qu'intéressant, consacré par Frédéric Dufoing aux auteurs (nous parcourons bien des siècles en allant des doctrines épicuriennes aux avertissements prophétiques de Günther Anders) ayant sondé les principaux traits de notre modernité technicienne. Une seule fausse note, l'article expéditif, une fois de plus approximatif et pompeux (je songe à l'irrécupérable papier qu'il avait fait paraître dans un dossier du Journal de la culture consacré à Georges Bernanos) que Jacques de Guillebon a consacré à Ivan Illitch, qu'il reconnaît être un bon penseur mais qu'il stigmatise, si j'ai bien compris le ridicule de l'analyse, pour la très bonne raison qu'il... n'a pas la foi ou plutôt celle, bien sûr d'une charité excessive, d'une noble ouverture d'âme et riche à profusion de talents, qu'il plairait à notre mousquetaire excédé de lui voir endosser. Guillebon écrit ainsi que «la technique est à détruire entièrement comme idole, comme dieu pseudo-vivant. C'est-à-dire qu'elle n'est pas à réduire, mais à expulser définitivement du trône où l'humanité l'a laissé s'installer, qui est le trône de l'Unique». Merveilleux de pertinence sulpicienne et... ridicule puisque, comble de malchance, la citation par laquelle l'auteur conclut son tout petit article, signée du père Kolbe, affirme exactement le contraire : «Il n'y a finalement pas de mal à user de toutes les technologies nouvelles que le monde nous offre. Il faut simplement que, là où est la machine, là soit, plus présente encore, la prière.» Détruisons donc la technique, oui, radicalement : lançons, enfin grands dieux, le Jihad Butlérien décrit par les romanciers futuristes. Affranchissons-nous encore de toutes les barrières petitement bourgeoises que les placides exaltés décrits par Ballard dans Millenium People veulent renverser et parions alors que, très vite, des pans entiers de la civilisation retourneront aux mangroves infestées de rats d'eau. Nul doute alors, ce sera même pour moi une très douce consolation en ces temps futurs d'Apostasie, nul doute que nous croiserons, sur son embarcation légère de bambou assemblée à la diable par quelques hardis scouts au visage glabre de Torquemada de catéchèse, la main en visière sur le regard sombre fouillant les terres idolâtres, notre fier missionnaire Guillebon venu porter la Bonne Nouvelle jusqu'au plus profond des forêts redevenues subitement dangereuses et frémissantes d'ombres noires...
La revue Controverses publiée par L'ÉclatPubliée par les éditions de L'Éclat que je suis avec beaucoup d'attention depuis de nombreuses années à présent, voici le premier numéro d'une revue, Controverses, qui eût sans doute mérité de s'appeler Combats, tant son ton est réjouissant, je veux dire utilement polémique, tranchant avec la logorrhée saumâtre du reportage universel. Avec un dossier consacré à la théologie politique des alter-mondialistes, des têtes de Turc dont les noms bien connus sont Hardt et Negri, il y a fort à parier qu'un silence prudent, de la part des plumes timorées des salles de rédaction, ne soit observé à l'endroit de Controverses. Quoi qu'il en soit, plusieurs auteurs attaquent les fondements vermoulus de la pseudo-philosophie alter-mondialiste, par exemple rigoureusement critiquée par Shmuel Trigano (lequel dirige par ailleurs la revue) ou encore Mitchell Cohen. Mais l'article, en tous points remarquable (et surtout... relu, ce qui n'est hélas pas le cas de bien des articles de Controverses, l'exemple de ce manque de correction grammaticale la plus élémentaire étant donné par le texte de Léon Sann), est celui signé par Rapaël Lellouche, auteur d'un livre à paraître sur Emmanuel Levinas aux éditions de L'Éclat. Lellouche analyse superbement le messianisme de l'apôtre Paul, affirmant que nul ne saurait passer sous silence sa dimension profondément prophétique, ne craignant pas de voir dans l'ouvrage célèbre que lui a consacré Jacob Taubes (La Théologie politique de Paul, Seuil; Abendländische Eschatologie, lui, n'a pas encore été traduit dans notre langue) et dans celui (qui célèbre ne l'est pas moins, hélas...), rédigé par Badiou (Saint Paul, la fondation de l'universalisme, PUF), deux extrêmes de l'interprétation contemporaine du paulinisme. La lecture à laquelle l'auteur procède de l'essai de Badiou est implacable dans ses conclusions : l'intellectuel maoïste n'a à peu près rien compris à la pensée théologico-politique de l'apôtre, qu'il réduit à n'être qu'un chantre de l'universalisme, pseudo-concept devant lequel se pâment tous les pions de l'alter-pensée, qu'il faudrait, après cette lecture corrosive, renommer sous-pensée. Et Lellouche d'affirmer que l'interprétation d'Agamben (Le Temps qui reste, Rivages), sur ces questions difficiles, est tout de même d'une portée nettement supérieure à celle de Badiou, tout de même plus à l'aise, me semble-t-il, lorsqu'il s'agit de disserter sur le concept de mathème (que l'auteur oppose à l'analyse heideggérienne du poème en tant que vecteur privilégié du dévoilement de l'être, cf. L'Être et l'Événement, Seuil). C'est enfin Shmuel Trigano qui conclut ce remarquable dossier sur le retour à Paul de certains penseurs contemporains, affirmant de celui-ci qu'il pourrait : «montrer que quelque chose d'autre se trame, comme un nouvel âge de l'Europe, sortant de la modernité. Au moment où les post-modernistes décrètent la fin de l'État-nation et s'auto-hypnotisent avec le rêve (prfondément totalitaire) d'un État mondial et vertueux, multiculturel, métissé, les Juifs par leur persévérance dans l'être [...], leur identité trop forte et surtout l'État-nation d'Israël deviennent l'objet de leur exécration» (Controverses, p. 117).

08/06/2006

Les voies du Stalker, 3 : L'Éphémère chinois

Photographie (intitulée Peso del corazon de la literatura, détail) de F. Javier Alvarez Cobb, extraite de la série intitulée Autopsia, en référence à ce blog.

Lire la suite

Lien permanent | Tags : littérature, critique littéraire, entretiens | |  Imprimer

07/06/2006

Entretien sur Léon Bloy avec Pierre Glaudes, suite

Crédits photographiques : Matas Juras (Nature/National Geographic Photo Contest).

Lire la suite

Lien permanent | Tags : critique littéraire | |  Imprimer

02/06/2006

Lettre sur Benjamin Fondane, par Daniel Cohen

Crédits photographiques : Uriel Sinai (Getty Images).

Lire la suite

27/05/2006

Marc-Édouard Nabe le si peu bloyen + Entretien avec Pierre Glaudes

Crédits photographiques : Rodrigo Abd (Associated Press).

Lire la suite

25/05/2006

Les voies du Stalker, 2 : entretien avec Michel Lévy-Provençal (Mikiane)

Crédits photographiques : Photographie (détail) de F. Javier Alvarez Cobb, extraite de la série intitulée Autopsia, en référence à ce blog.

Lire la suite

23/05/2006

Les voies du Stalker, 1 : Vox Galliae

Photographie (détail) de F. Javier Alvarez Cobb, extraite de la série intitulée Autopsia, en référence à ce blog.

Lire la suite

20/05/2006

Patrick Kéchichian, pamphlétaire ouaté

Crédits photographiques : Aaron Favila (Associated Press).

Lire la suite

16/05/2006

Un éloge et une détestation : gratuité et maljournalisme

Crédits photographiques : Aly Song (Reuters).

Lire la suite

14/05/2006

Un faubourg de Toulouse de Raymond Abellio

Crédits photographiques : Mario Tama (Getty Images).

Lire la suite

08/05/2006

Philippe Sollers, le doge de la bêtise

Crédits photographiques : Adrian Dennis (AFP/Getty Images).

Lire la suite

26/04/2006

Strix Americanis chasse dans la Zone... en vol serré

REUTERS:Jon Nazca.jpg

Crédits photographiques : Asmaa Waguih (Reuters).

Lire la suite

22/04/2006

Ici et là-bas, toujours, le diable

Crédits photographiques : Jessica D. Schiffman et Caroline L. Schauer (Drexel University).

Lire la suite

18/04/2006

La cinquième tête de Cerbère de Gene Wolfe

Crédits photographiques : Jorge Silva (Reuters).

Lire la suite

14/04/2006

L’Ensorcelée de Jules Barbey d’Aurevilly, par Germain Souchet

Tsering Topgyal (AP).

Lire la suite

12/04/2006

Le Chevalier des Touches de Jules Barbey d’Aurevilly, par Germain Souchet

Christian Petersen (Getty Images).

Lire la suite